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Publications du laboratoire PACTE
Analyses sociologiques de terrains d'études
Ramirez-Cobo, Territoires d’énergies, territoires à projet. Articulation et dépendances entre conceptions urbaine et énergétique. Espaces et Sociétés, 2021, 182, 73-91, https://doi.org/ 10.3917/esp.182.0073.
Cet article mène une analyse spatiale et sociotechnique des processus de conceptions urbaine et énergétique du projet blueFactory, à Fribourg en Suisse. L’objectif de ce projet était d’étudier les possibilités de production d’énergie in situ avec un objectif « zéro carbone ». L’analyse s’appuie notamment sur des entretiens semi-structurés ainsi que sur l’observation de négociations entre les parties prenantes. Il est montré comment les spatialités des objets urbanistiques et énergétiques interfèrent, sinon se percutent. La notion de dépendance spatiale est proposée afin de réduire la complexité de l’intégration de l’énergie dans l’urbanisme et d’esquisser des croisements entre expertises urbanistiques et énergétiques autour d’objets intermédiaires qui restent à inventer.
M. Pappalardo, La gouvernance des communautés énergétiques, entre pratiques de l’espace et dynamiques de pouvoir. Erès : Espaces et Sociétés, 2021, 182, 55-71, doi 10.3917/esp.182.0055.
Cet article dresse une analyse de la gouvernance d’une opération d’autoconsommation collective d’énergie photovoltaïque, dans le cadre d’un habitat participatif en France. Elle se base sur une méthodologie d’enquête ethnographique des usages de l’espace, et est complétée par dix entretiens semi-directifs longs avec les habitants. L’analyse révèle comment les habitants organisent l’autoconsommation collective, avec un objectif de maximisation du taux d’autoconsommation. Elle montre comment s’articulent les dynamiques de pouvoir (formelles ou non) dans le groupe : malgré un fonctionnement horizontal sociocratique, les « expertises » de certains induisent des relations asymétriques. Finalement, elle met en évidence la volonté de préserver une dimension intime ainsi que la spatialisation des règles dans les parties communes. Ces deux aspects construisent dynamiquement, par la pratique et de façon informelle la gestion de l’autoconsommation collective et la gouvernance du projet.
M. Pappalardo, Energy communities and commons: rethinking collective action through inhabited spaces, Local Energy Communities, Chapter A3, 2022.
Ce chapitre d’ouvrage s’appuie sur le même cas d’étude que la publication précédente, ainsi que sur un exemple supplémentaire d’habitat collectif en Suisse. L’analyse utilise explicitement la notion de communs au sens politique. Les communautés énergétiques sont ici vues à travers ce prisme : la ressource énergétique est gérée par une communauté locale qui pratique une gouvernance collective. L’analyse considère en particulier la « politique par la pratique » appliquée par ces communautés énergétiques. La théorie des communs justifie et complète donc l’analyse menée ici sur les dynamiques de pouvoir, et la construction empirique et spatiale de la gouvernance. De même que la publication précédente, des enquêtes ethnographiques des usages de l’espace et des entretiens semi-directifs sont menés sur les deux cas d’étude. Les résultats obtenus précédemment sont alors complétés et approfondis. La notion de communs montre les possibilités d’implication citoyenne, de gouvernance et de réappropriation des territoires par des collectivités locales.
M. Pappalardo, Understanding the governance of innovative energy sharing in multi-dwelling buildings through a spatial analysis of consumption practices. Global Transitions, 2020, 2, 221-229, https://doi.org/10.1016/j.glt.2020.09.001.
Cet article s’appuie sur les deux exemples d’habitats collectifs précédents. De même, l’article introduit les notions de communautés énergétiques et d’autoconsommation collective. Il se concentre sur la question de leur gouvernance. L’analyse est alimentée par des enquêtes ethnographiques et des entretiens semi-directifs : les aspects méthodologiques sont particulièrement détaillés ici. Les résultats sont alors synthétisés en fonction des types d’espaces observés, des acteurs influents, des modes de gouvernance et de l’impact du projet énergétique. L’article révèle alors l’interdépendance entre pratiques énergétiques et organisation spatiale. Cette interdépendance est conditionnée par la définition des sphères privées et communes, centrale au projet énergétique. Elle se matérialise en particulier par les dispositifs digitaux de mesure et de comptabilité énergétique. Leur positionnement spatial et leur degré d’agrégation sont donc des paramètres clés de la gouvernance.
Réflexions globales sur l'autoconsommation
G. Debizet, M. Pappalardo, Communautés énergétiques locales, coopératives citoyennes et autoconsommation collective : formes et trajectoires en France. Flux 2021, 126, 1-13, doi 10.3917/flux1.126.0001.
Cette introduction du numéro spécial de la revue Flux rappelle la pluralité des définitions de l'expression communauté énergétique dans la littérature en sciences sociales et notamment en géographie et l'aménagement et de la ville. Elle souligne les deux courants de recherche émergents : l'un s'intéressant à l'émergence et au rôle des communautés énergétiques au sein de la filière énergétique, essentiellement électrique, l'autre considérant les communautés énergétiques comme un champ d'action renouvelé des acteurs des territoires et des politiques publiques locales. L'analyse transverse d’articles scientifiques ainsi que de l'entretien avec Didier Laffaille*, secrétaire du comité Prospective de la Commission de Régulation de l'Energie et des communications du cycle de webinaires "Communautés énergétiques, autoproduction, autoconsommation : cadrages, pratiques et outils" met en exergue deux formes déployées en France. La coopérative citoyenne se positionne comme un acteur du marché certes distinct des acteurs capitalistiques tandis que l'autoconsommation collective retirent des flux du marché pour les partager dans la proximité spatiale. Leur trajectoire de déploiement combine mobilisations locales, structuration trans-territoriale et cadrage par l'État de façons très différentes.* Le midi Minatec du 4 mars 2022 complète la lecture de cette publication : https://www.youtube.com/watch?v=r6kNvXQULb4.Gilles Debizet et Anne-lorene Vernay présentent ici un panorama des enjeux et défis posés par les communautés énergétiques, au travers des visions portées par la sociologie, la gestion et l’aménagement. *G. Debizet, Entretien, avec Didier Lafaille. FLux 2021, 126, 71-76, doi 10.3917/flux1.126.0071
T. Fonteneau, Autoconsommation collective ou solidarité nationale ? L’adaptation controversée de la tarification du réseau d’électricité pour les autoconsommateurs. Local Energy Communities, Chapter B2, 2022.
Ce chapitre d’ouvrage présente l'émergence de l'autoconsommation et plus particulièrement de l'autoconsommation collective entre 2017 et 2019 en France. Suite à l'abandon progressif des tarifs d'achat, l'autoconsommation est un nouvel agencement pour la production et l'échange d'électricité photovoltaïque. Le nouvel encadrement de l'électricité photovoltaïque par l'autoconsommation est examiné, en soulignant ses avantages et ses risques, ainsi que la manière dont sa dimension collective a été introduite en France. Il est évident que le système d'autoconsommation collective a suscité un grand enthousiasme, mais aussi des inquiétudes quant à sa capacité à remettre en cause certains des fondements politiques et économiques du réseau électrique. T. Fonteneau, Autoconsommation collective ou solidarité nationale? L’adaptation controversée de la tarification du réseau d’électricité pour les autoconsommateurs. Flux 2021, 126, 52-70, doi 10.3917/flux1.126.0052. Cet article analyse la mise œuvre controversée de l’autoconsommation collective en France entre 2017 et 2019, en la replaçant dans la dynamique historique récente de baisse des tarifs d’achats et d’émergence des communautés énergétiques. Il s’appuie sur la théorie des agencements marchands issue de la sociologie économique, et analyse le cadrage opéré par l’autoconsommation individuelle et l’autoconsommation collective sur les flux d’électricité. La controverse qui a entouré l’adaptation du tarif d’utilisation des réseaux (TURPE) aux autoconsommateurs collectifs est abordée. La mise en place d’un tarif abaissé pour les autoconsommateurs collectifs, défendue par certains acteurs comme moyen d’améliorer la rentabilité des projets, a finalement été repoussée au nom du maintien de la cohérence économique et politique du TURPE. Déplier cette controverse permet de questionner la pérennité du principe de solidarité national, assuré par le réseau et son tarif, dans le cadre d’une transition énergétique s’opérant de plus en plus à des échelles locales. En conséquence, l’article invite les futurs travaux en sociologie économique, portant sur l’énergie, à saisir les tarifs de réseau comme objet d’étude et à davantage prendre en compte la question des échelles (spatiales, administratives, techniques) dans l’étude des agencements et de la valuation.
Nouveau paradigme : Le noeud socio-énergétique
G. Debizet, A. Tabourdeau, C. Gauthier, P. Menanteau, Spatial processes in urban energy transitions: Considering an assemblage of socio-energetic nodes. Journal of cleaner production 2016, doi 10.1016/j.jclepro.2016.02.140.
Cet article, bien qu’antérieur à la Tâche 5.2, est mentionné ici car il introduit la notion de nœud socio-énergétique et la positionne dans la littérature sur les transitions. Le nœud socio-énergétique est un groupe d'éléments, qui collecte, convertit et/ou fournit de l'énergie, construit par un décideur qui interagit avec les parties prenantes et les règles du régime socio-technique en place. Il est la brique de base d’assemblages socio-énergétiques. Ce modèle constructiviste se distingue de l’approche multi-niveaux en prenant en compte la co-existance de plusieurs régimes socio-techniques et en considérant les influences de la spatialité dans les projets de transition. Ces deux derniers aspects, manquant dans l’approche multi-niveaux, avaient alors été décrits comme des voies à explorer dans la littérature. Ce modèle est utilisé pour analyser quatre cas d’écoquartiers en France. Il met en évidence l'impact de l'échelle spatiale et de la spécificité du lieu sur la transition énergétique.
Tabourdeau, G. Debizet, Concilier ressources in situ et grands réseaux : une lecture des proximités par la notion de nœud socio-énergétique. Flux 2017, 109-110, 87-101, doi 10.3917/flux1.109.0087.
Cet article utilise la notion de nœuds socio-énergétiques introduite précédemment pour analyser trois nouveaux projets énergétiques et urbains. L’article met alors en évidence les relations multi-échelles entre les réseaux d’énergie et les lieux dans lesquels ils s’intègrent. Il révèle l’émergence d’organisations intermédiaires hybridant les flux issus de réseaux publics avec ceux des énergies renouvelables capturées in situ. L’article recense alors quatre nœuds socio-énergétiques types, que les organisations intermédiaires sont susceptibles de connecter. Chacun de ces nœuds est graphiquement positionné selon s’il découle d’une proximité spatiale et/ou organisée.
G. Debizet, A. Tabourdeau, Making compatible energy planning with urban decision-making: Socio-Energetic Nodes and geographic configurations. Bessède JL. (eds) Eco-design in Electrical Engineering. ED2E 2017. Lecture Notes in Electrical Engineering, vol 440. Springer, Cham.
Cet article de conférence reprend et complète l’analyse menée par l’article précédent. Il illustre le rôle du nœud socio-énergétique intermédiaire et présente cinq types de configuration géographique pouvant interagir avec ce dernier. Il argumente en faveur d’un élargissement de l’approche technico-économique classique avec le concept multi-disciplinaire de nœud socio-énergétique. Ce modèle révèle les interactions entre le régime en place, les réseaux d’énergies et les partie-prenantes dans leur spécificité spatiale. Il permet ainsi une planification énergétique plus robuste et à l’affût de facteurs de réussite autres que financiers.
Implémentation du noeud socio-énergétique dans l'outil Omegalpes
L. Morriet, F. Wurtz, G. Debizet, Proposal to take into account stakeholders’ motivations in models of optimization decision support tools, Local Energy Communities, Chapter E1, 2022.
Dans ce chapitre d’ouvrage, les auteurs présentent une méthode d’identification des parties prenantes influant sur la conception d’un système énergétique local. La méthode identifie ces influences et les traduit, lorsque cela est possible, en objectifs ou en contraintes pour la modélisation énergétique du futur système. Certaines influences nécessitent la redéfinition de la structure du système pour identifier des solutions réalisables et optimisées. La méthode est appliquée à un projet photovoltaïque porté par une communauté énergétique locale.
L. Morriet, B. Delinchant, G. Debizet, F. Wurtz Algorithme d’identification de contraintes incompatibles pour les problèmes d’optimisation : application à un projet énergétique, Conférence IBPSA France – Reims, 2020.
Cet article de conférence vient compléter la méthodologie décrite dans la publication précédente. En effet, une fois les contraintes des acteurs identifiées, celles-ci peuvent aboutir à une absence de solution. La méthodologie est alors complétée par un algorithme (open source) d’identification des contraintes limitantes, présenté et analysé par comparaison à un algorithme commercial. L’article identifie alors, sur un exemple, les contraintes négociables (provenant des acteurs) pour améliorer le dialogue entre parties prenantes et révéler des solutions réalisables.
L. Morriet, G. Debizet, F. Wurtz Multi-actor modelling for MILP energy systems optimisation: application to collective self-consumption, Conférence IBPSA France – Reims, 2019.
Cet article offre une vision synthétique de la thèse soutenue par Lou Morriet. Les travaux présentés dans les deux publications précédentes sont mis en perspectives. La méthode de modélisation multiacteurs est décrite. Des approches issues des sciences sociales telles que les entretiens sont utilisés pour identifier les acteurs ainsi que leurs influences sur la conception. Différentes catégories d’acteurs sont proposées. Puis, l’article explicite comment ces acteurs et influences sont traduits dans la modélisation mathématique d’un projet et plus généralement dans la programmation orientée objet de l’outil OMEGAlpes. Ainsi, l’approche est capitalisée dans un outil open source. Finalement, la méthode est illustrée sur un cas simplifié.
Publications communes LOCIE / G2ELAB
A venir.
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